« Israland » d’Eyal Sivan
Christine Delorme
Dès le début de l’invasion du Koweït par l’Irak, nous avons vu à la TV ce qu’on pourrait appeler « l’impact » de la guerre : envoi d’avions, chute de missiles, interviews des mobilisés, bombardements, hôpitaux… La guerre occupait tout l’espace, l’espace aérien, audiovisuel, terrestre. Il lui manquait une dimension pourtant, celle du temps.
Paru dans Documentaires n°4
« Et la vie » de Denis Gheerbrandt
Christine Delorme
Dans les Vaches Bleues de Catherine Pozzo Di Borgo, les travailleurs des mines d’arsenic sont prisonniers de la toile tissée par le système, leur parole est asphyxiée, coupée de leurs corps malades. À l’inverse, les personnages de Et la vie, choisis dans la périphérie des villes des extrêmes, face à la caméra, se révèlent à eux-mêmes, tant et si bien qu’ils semblent créer pour nous spectateurs une fiction de leur vie.
Paru dans Documentaires n°4
« De jour comme de nuit » de Renaud Victor
Christine Delorme
Dans De jour comme de nuit, le film documentaire de Renaud Victor, la parole est là, enfouie depuis longtemps dans ce lieu devenu le royaume des ombres de la modernité: la prison. Renaud Victor part en quête de cette parole, et au fond de l’obscurité, il est ébloui. Les hommes qu’ils rencontrent sont des philosophes qui posent les questions fondamentales de l’identité, de la liberté, de l’espace, de l’enfer-me-ment.
Paru dans Documentaires n°4
La préférence irrespectueuse
Christine Delorme
Une pointe de malice dans le regard d’André Labarthe. L’air de quelqu’un qui aurait joué un bon tour ou qui chercherait à faire un mauvais coup pour le plaisir. Pas étonnant qu’il pense qu’il faut avoir la même attitude quand on filme que dans la vie, une attitude de préférence irrespectueuse. Dans ses portraits de cinéastes, il tend des pièges aux grands maîtres de la mise en scène pour les faire exister à l’écran et devenir à leur insu des personnages de fiction.
Paru dans Documentaires n°5
De l’idée du réel à la réalité
Christine Delorme
C’est l’état de guerre en Pologne en 1982 qui allait décider de la percée fulgurante de Kieslowski dans la fiction. Fait rare : comme la plupart des étudiants de Lodz, il a réalisé beaucoup de documentaires, et il décide d’y revenir en 1979, alors qu’il vient de terminer son premier long-métrage de fiction : Le Profane. Un retour à cause d’une rencontre, celle de son scénariste Krzysztof Piesiewicz.
Paru dans La Revue Documentaires n°8 – Engagement et écriture
Arthur Rimbaud, une biographie
Christine Delorme
Arthur Rimbaud, une biographie est le treizième film du cinéaste suisse-allemand Richard Dindo. Ce film « sérieux » dans le meilleur sens du terme est à contre-courant de toutes les représentations rimbaldesques. À travers les témoignages et les écrits des proches de Rimbaud – sa mère, son ami Delahaye, le professeur Izambard, Verlaine, des personnes qu’il a connues au Harar, de façon imperceptible, Richard Dindo fait ressurgir l’homme, le poète.
Paru dans La Revue Documentaires n°6 – Histoire et mémoire