Denis Gheerbrant
Caméra AG-AF 101 Panasonic, sortie en 2011 : elle est équipée du capteur 4/3 des appareils photo de la marque, l’enregistrement en AVCHD correspond à la qualité du PRO-RES 422 de Final Cut. Elle pèse, nue, 1,3 kg.
J’ai monté dessus un objectif Voigtländer Nokton de 25 mm (équivalent du 50 mm en 24/36) ouverture 0,95. Plutôt que de le faire re-carrosser en optique cinéma pour avoir une course de bague de point assez longue, j’ai enroulé autour une bande caoutchouc adhésif vendue pour colmater les fenêtres.
Tenir à la main une caméra de ce poids, une fois équipée, tout en utilisant un viseur à l’arrière est une gageure (d’autant qu’avec des optiques de ce type, il n’y a pas de stabilisation). J’ai donc fixé un viseur latéral en bricolant. J’utilise le Zaccuto sorti à ce moment. Depuis ils ont fait plus précis et compact.
La poignée latérale promettant une crampe en 5 minutes, j’ai donc repris le vieux système que j’utilisais déjà pour la Sony PD150 : une poignée placée à l’avant sous la caméra, inclinée à 45 % (comme sur les Beaulieu 16 mm) et un câble de vélo fixé de manière à déclencher la caméra.
À l’arrière, j’ai fixé une tôle perforée qui prolonge le corps de la caméra de quelques centimètres. J’ai ainsi un appui sur l’épaule, un simple appui ; rien à voir avec une caméra d’épaule mais une stabilité sur trois points : épaule, œil et main. Tous ces bricolages sont longs et doivent être régulièrement entretenus…
Le son, comme toujours : un micro Schoeps hyper-cardioïde qui « va chercher le son un peu en avant » et sort très bien les voix même dans un environnement bruyant – à condition d’être assez près –, et un micro-cravate Sennheiser omnidirectionnel, qui va enregistrer autour de la caméra, donc ma voix. C’est un micro un peu « gras » là où le Schoeps est un peu « maigre » ; chacun ira sur sa piste, à discrétion du mixeur. Quand j’utilise une caméra munie d’un viseur déporté sur la gauche, le regard des personnes que je filme ira sur mon visage, donc gauche écran. C’est donc à cet endroit, dans le cas d’un mixage éventuel en 5 .1, que l’on placera et équilibrera cette piste dans la salle.
Publiée dans La Revue Documentaires n°26-27 – Filmer seul-e (page 340, 2e trimestre 2016)
Disponible sur Cairn.info (https://doi.org/10.3917/docu.026.0340, accès libre)