D’un bout à l’autre de la chaîne

Cinéthique (sous la responsabilité de Nicolas Stern et Frédéric Serror). Transcription de la bande son

David Faroult

N.B. : en caractères gras, on retrouvera la continuité du texte énoncé par la voix de Nicolas Stern tout au long du film. Nous nous sommes efforcés de retranscrire les principales interventions audibles qui en interrompent le cours dans le fil du montage. Les interactions sont très nombreuses entre la construction du texte et celle de la bande image. Nous avons renoncé à les restituer ici, au profit d’une valorisation du texte, dont nous voudrions souligner la valeur autonome, y compris aux heureux spectateurs de ce film encore trop rare sur les écrans.(D. F.)

N.S. : D’abord, il y a le découpage du calendrier : mai 1968 – mai 1978.

Ce découpage vaut pour tout le monde. Nous avons tous dix ans de plus.

Et puis mai-juin 68, c’est notre histoire. Notre histoire dont il faut se saisir pour transformer notre présent, mai-juin 1978.

Speakerine TV (Laure Baudouin) : « Le titre de ce premier chapitre est : quelles images subsistent, pour les jeunes qui sont avec nous aujourd’hui, de mai 68. Amusez-vous à poser cette question autour de vous. Il serait bien étonnant que vous n’obteniez pas des réponses comme « barricades », « pavés », « CRS » et des noms comme Geismar, Sauvageot, Cohn-Bendit. »

N.S. : Des images…

Speaker : « Et maintenant, en direct au… »

N.S. : Des images de notre histoire.

Des images qui comme nous tous ont vieilli un peu.

Speaker : « … Que des pierres volent autour de nous, que des grenades explosent. C’est extraordinaire comme spectacle… »

N.S. : Cette imagerie sonne vrai. C’est mai raconté par lui-même.

Speakerine TV (Laure Baudouin) : « Après cette tentative d’explication des causes du phénomène 1968… »

N.S. : Pourtant, dans la chaîne des images, rien de naturel, car mai ne se raconte jamais lui-même.

(Générique de magazine TV Télésoir)

N.S. : Pourtant, ceux qui chaque jour organisent la chaîne de nos images, voudraient effacer les traces de leur manipulation.

(Suite générique)

N.S. : Pour nous convaincre. Nous convaincre que cette chaîne est notre.

Nous convaincre que l’histoire qu’ils racontent, c’est l’histoire elle-même. Nous convaincre.

Journaliste : « Pourquoi conquérir la lune, si c’est pour s’y suicider ? Malraux »

(Début musique Danube bleu de J. Strauss)

N.S. : Mai 68 dans le monde. Nous montrer la lune.

(Suite et fin musique)

N.S. : Une chaîne d’images fabriquée pour nous convaincre qu’à travers la diversité des événements c’est toujours la même histoire.

L’histoire de l’Homme. L’histoire d’un homme abstrait, d’une civilisation éternelle dont nous partageons tous les réussites et les déboires. Un destin commun.

Voilà tel idéologue visité de l’esprit de mai. « L’esprit de mai », dont chacun de nous serait au même titre l’héritier. Pour dix ans après, réconcilier tous les protagonistes.

(Bruits usines, patron interviewé : « … la consistance du Marché Commun… », bruits machines à écrire, bruit tracteur)

N.S. : … Pour unifier tous ceux qu’en réalité les luttes de classes ont opposé, opposent et opposeront encore.

Speaker (André Frossard) : « Psychologiquement, c’est un moment de brutale décompression spirituelle. L’esprit, vous savez : cette petite aptitude au divin que chacun porte en soi… »

N.S. : Histoire de Mai. Nous montrer l’histoire recommencée de la tour de Babel. Pour nous unir, et nous diviser selon une loi qui nous dépasse. Voilà tel idéologue pénétré du sens tragique de l’histoire. Pénétré de l’impénétrable. Pour nous convaincre, que l’histoire n’est pas le produit des luttes de classes, mais de forces extérieures qui en règlent le cours à notre place.

Speaker (André Frossard) : « Nul ne sait encore que l’histoire a choisi mai 68 pour en faire une de ces dates qu’on apprend dans les écoles. »

N.S. : Faute de nous faire entrer dans le secret des dieux, cette propagande pénètre chaque jour plus profondément dans les masses, parce qu’elle s’appuie sur des moyens puissants, et qu’elle diversifie sa présentation et ses explications, pour toucher chacun de nous.

Comme toute autre marchandise, les produits idéologiques bénéficient des enquêtes, des sondages, des statistiques nécessaires à leur adaptation au marché.

Journaliste TV : « Nous nous sommes donc livrés à des sondages d’opinions, extrêmement systématiques, et précis, dans toutes les couches de la population et dans les diverses régions de France. »

N.S. : … au marché. À l’opinion en général, où chacun de nous est transformé en consommateur.

Représenter mai et juin 1968. On diversifie les mises en scène…

(Générique TV)

Journaliste TV : « Toutes les formules s’usent. Si on ne veut pas ennuyer, il faut se renouveler. »

N.S. : Ici : un montage de documents, là : un débat de spécialistes.

Journaliste TV : « … C’était nouveau. Mais depuis dix ans qu’on répète cette formule, ce festival de portières de voitures ouvertes et fermées, ça finit par être un peu fastidieux. »

N.S. : On diversifie les mises en scène…

Léon Zitrone : « Voulez-vous faire descendre Raymond Marcillac et le faire apparaître sur cet espèce de tableau magique qui va – bonsoir Raymond ! – qui va dorénavant être une des pièces maîtresses du nouveau journal télévisé. »

Journaliste TV : « Eh ben ! Raymond Marcillac, à vous d’jouer ! C’est comme à la chasse, je n’vous dis pas bonne chance ! »

(Musique piano générique TV)

N.S. : On diversifie les points de vue. De manière à ce que chacun soit relatif.

Représenter Mai 1968. Une émission pour les jeunes programmée le mercredi après-midi.

(Générique chanson Un sur cinq)

N.S. : On se penche sur les dépouilles de Mai. Et chaque vestige vient prendre sa place dans l’une des galeries du musée. Mai 1968 ? Une civilisation engloutie. Mai 1968 : c’était ainsi, il y a un siècle.

Collectionneurs ! Attention aux éventuels faussaires ! Ce catalogue vous garantit l’authenticité des reliques de mai.

Représenter mai et juin 1968. Nous canaliser dans un débat, où chaque minute est divisée entre un partisan et un détracteur se disputant un enjeu secondaire.

(Extraits de débats : « 68, vous savez… » « Moi je veux bien… » « Pour moi c’est un mascaret. » « Ces coussins, euh : traditionnels, euh : ils sont usés. »)

N.S. : On diversifie les mises en scène, on diversifie les explications. Images de mai et juin 1968, organisées afin que les masses – véritables forces motrices de l’histoire transformées en téléspectateurs – y reconnaissent le reflet de leur lutte ; afin que ces images interpellent leurs souvenirs épars, fractionnés.

Ces images, nous les reconnaissons. Et enchaînées les unes aux autres, elles semblent nous restituer mai tout entier.

Diversifier les explications en commandant le sens des images.

Un montage des mêmes images, pour nous convaincre tour à tour et parfois en même temps, que l’histoire…

Voix speaker : « … il est étudiant en sociologie à Nanterre, il a 23 ans, quelques kilos en trop… »

N.S. : …C’est l’histoire des grands hommes.

Voix speaker suite : « … et il se révèle très vite comme un magicien de la parole. »

« Ce 30 mai 1968, c’est l’homme du 18 juin 40 qui parle […] il sait entraîner, il sait convaincre : c’est un chef. […] Écoutez bien : voici comment, en quatre minutes trente, on retourne un pays. »

N.S. : C’est l’histoire du simple enchaînement mécanique des événements.

Voix diverses de speakers : « C’est aux États-Unis que tout a commencé… C’est à Nanterre que tout a commencé… Ensuite … »

N.S. : Une chronologie.

Voix diverses de speakers : …Et puis, de là, l’agitation a gagné, peu après le fameux incident, et…

N.S. : L’histoire des petites histoires, qui font boule de neige.

Voix diverses de speakers : « La première bataille »… « … les premiers pavés »…] les premières grenades […] la première explosion de colère…, soudain, un jeune homme se précipite, il a quelque chose à la main, le premier pavé vient d’être lancé… »

N.S. : À partir de là, les pavés s’amoncellent.

— Voix diverses de speakers : « La première barricade… » « … Pour la première fois, on construit une barricade… » « La dernière barricade, maintenant… »

N.S. : … Pour nous convaincre de la vanité de toute analyse.

Voix de speakers : « La plus grande grève de l’histoire s’est déclenchée, comme ça, sans raison apparente. »

N.S. : Vous n’y comprenez rien ? Nous non plus.

André Frossart : « Tout a commencé comme un guignol, entre un diablotin fantasque nommé Cohn-Bendit, et un préfet de police qui portait le nom d’un héros des Trois Mousquetaires… »

N.S. : Et pour que l’histoire ne nous concerne qu’en tant que spectateurs, ils font de l’histoire un théâtre. Rien de vraiment réel là-dedans.

André Frossart : « Parmi les toiles à peine seiches du nouveau décor constitutionnel dans… »

N.S. : Une scène, des décors…

André Frossart : « Et le commissaire, rossé par le diablotin, fait preuve… »

N.S. : Des acteurs.

Représenter mai-juin 1968, c’est pour eux, représenter une représentation.

Mai-juin 1968, sur nos écrans. Des acteurs de premier plan…

Extrait de la bande son de La Carapate : « Gisèle ! / Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore ? / Ces salopards, ils se sont mis en grève ! / Tous les passagers sont priés de descendre… / Oh ! ça c’est… »

N.S. : Une toile de fond désordonnée et pittoresque pour alimenter l’ordre de la fiction.

Extrait de la bande son de La Carapate mêlant une chanson « Ah ! le joli mois de mai ! » et une conversation téléphonique : « Allo ? Parlez plus fort j’entends rien ! »

N.S. : D’authentiques raisons de vivre : l’amour, l’amitié, l’argent, fatalement en bute aux désordres et à la folie du monde.

Extrait de la bande son de La Carapate : bruits de manifestation, voix de Victor Lanoux … « tranquilles ».

N.S. : Mai et juin 1968. La bourgeoisie commémore le dixième anniversaire du mouvement populaire. Il n’y a pas de sujet tabou.

Le débat est la forme la plus adaptée pour célébrer les bienfaits du libéralisme. Un débat où les ennemis d’hier pourront dialoguer aujourd’hui.

Voix présentateur : « Quatre invités. […] Je vais commencer par Maurice Grimault […] Daniel Cohn-Bendit, vous nous entendez ? Bonsoir ! » Cohn-Bendit : « Je vous entends. »

N.S. : Un débat où des spécialistes développeront une suite de platitudes dominantes dans un jargon plus ou moins subtil.

Irving Fetcher : « Le mouvement étudiant proteste… »

N.S. : Un débat où les témoins seront interrogés sur quelques menus détails.

Speakerine : « L’année suivante vous êtes rentré à Nanterre. »

Homme : « Oui »

Speakerine : « Est-ce qu’on sentait encore les effets de 1968 ? »

Homme : « Ah ! Non seulement on les sentait, mais on les a… »

N.S. : Un débat où les représentants des partis politiques et des courants d’idées…

Glucksman : « Ceux qui excluent Dany Cohn-Bendit se situent dans le camp de l’intolérance… »

N.S. : Un débat où les représentants des partis politiques…

Alain Krivine (LCR) : « Moi je me félicite que Guy Hermier soit là et qu’il accepte de discuter avec des militants révolutionnaires. Je crois que c’est un acquis de 68. »

N.S. : … y viendront comme au parlement mimer les contradictions réelles.

Politicien de droite : « Non. Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Non, non, non, absolument pas, je suis d’ailleurs… Je suis prêt… Je suis seul dans mon bord, d’ailleurs. »

Guy Hermier (PCF) : « Vous n’êtes pas, là, neutre, je crois. … Ce que vous avez dit pour… Ce que vous… Ce que vous avez dit pour commencer le… »

Présentateur : « C’est une conversation privée franco-française »

N.S. : Pour l’occasion, refaire leur histoire…

Guy Hermier : … Liberté, en un mot, pour parler des entreprises, des universités, des écoles, à l’autogestion… »

N.S. : Un débat auquel SVP semble donner une teneur populaire. La majorité silencieuse prend la parole.

Présentateur : …« s’exprimer. Mais je n’aurai garde d’oublier que les téléspectateurs par Guy Darboy, sont aussi en attente de… »

N.S. : Le présentateur assure la circulation des idées : restons courtois et chacun son tour.

Présentateur : « … si c’est le cas seront donnés par nos hôtes étrangers et par Michel Droit qui a manifesté aussi le désir de s’exprimer. »

N.S. : Formellement, toutes les conditions sont réunies pour que le « bon débat » ait lieu. Ce dispositif assure que chaque participant tiendra son rôle.

Présentateur : « Je vous demande pardon, mais Armand Jammot, voyez à quel point il a suivi attentivement vos propos, qu’il est temps de disloquer la manifestation. »

N.S. : Illusion d’une confrontation. La démocratie bourgeoise à l’œuvre, c’est le règne des vérités relatives.

Voix speaker : « Et vous ? Que faisiez vous en mai 68 ? »

N.S. : Mais il arrive parfois qu’une intervention soit mal à propos. Cela suffit à gâcher un bon programme, pourtant minutieusement préparé.

Un militant sur un plateau de télévision : « En ce moment, il y a la coupe du monde en Argentine. Bon. Il faut en parler. Il faut en parler parce que, derrière le stade, il y a un État. Il y a un État, un gouvernement de militaires, de tortionnaires. Hein : il y a 10 000 morts qui ont été… »

Patrice Laffont (voix hors-champ) : « Non, mais tu permets… »

Dans la confusion, quelques mots sont perceptibles :

Patrice Laffont : « … non, c’est pas la conséquence de 68… et c’est en plus de ça plus du tout le sujet de l’émission… Si vous voulez tirer des conclusions… Il ne va pas faire un appel pour l’Argentine maintenant, s’il vous plaît ! »

Le militant : « Mais c’est très important ! … de l’idéologie… »

D’autres voix : « C’est une conséquence de 68… il y a eu la solidarité en 68… »

N.S. : Ces perturbations momentanées sont l’occasion de nous rappeler la règle du jeu. Mais en même temps, elles nous en révèlent fugitivement les limites.

Présentateur : « un appel qui n’a rien à voir avec tout ça, je voudrais simplement demander à tous les jeunes, garçons ou filles, qui nous écoutent et qui s’intéressent au football, et qui aimeraient commenter (je sais que c’est un grand rêve, que j’ai eu moi aussi, toi aussi Patrice, je le sais), qui aimeraient commenter les matchs de football, à la télévision… »

N.S. : Ces perturbations momentanées sont l’occasion de nous rappeler la règle du jeu. Mais en même temps, elles nous en révèlent fugitivement les limites.

Voix du militant : « … il faut que cette solidarité se manifeste encore pour l’Argentine… »

N.S. : Ces perturbations momentanées…

Retour sur le présentateur : « … et nous on fera un petit concours, en vous permettant de commenter en direct des images de matchs de football de l’équipe de France, dans sa qualification pour la phase finale de la coupe du monde. »

Patrice Laffont : « … en coupant le son, bien entendu… »

N.S. : Des images et des sons de la crise.

Voix speakers : « … l’occupation des usines… » « Attention ! Attention, François, il y a un pavé ! » « quelques boulons volent… » « une 404, une deux chevaux… »

N.S. : Des images et des sons qui ne diffèrent pas dans le fond, de ceux que la bourgeoisie met en place pour représenter quotidiennement la société.

Patrice Laffont : « … entre autres la rubrique moto, et puis j’en oublie, l’info-disco de Bernard Guillemin, donc : à mercredi prochain, et merci de nous avoir suivis pendant deux heures, même si elles étaient un peu plus dures que d’habitude. Au revoir. »

N.S. : …pour commémorer d’autres événements de l’histoire.

Patrick Poivre d’Arvor : « Mesdames et messieurs bonsoir. Nous avions envie d’ouvrir, un jour comme aujourd’hui par les cérémonies du 11 novembre, bien sûr. Mais, nous nous sommes dit qu’un 11 novembre, c’est encore plus beau quand la France gagne quelque part sur un terrain de sport. Ainsi sont les Français, chauvins ou tricolores, comme on voudra, mais… »

N.S. : Des images et des sons que la bourgeoisie donne à voir et à entendre.

Des images et des sons que la bourgeoisie donne : à voir…

… et à entendre.

À voir…

… et à entendre.

Des images et des sons de la société.

(Bruits : école, sonnerie, usine, publicité radiophonique, …)

N.S. : De loin, de près…

(Voix de bébé, de plus en plus présente. Voix radiophonique publicitaire : … « … par les Brigades rouges. Mais que veulent ces nouveaux Satan ? Les femmes terroristes, les tigresses des Brigades Rouges, les tueurs les plus redoutables… » bruit d’annonce de supermarché, bruit de machine, sirène de pompiers très présente.)

N.S. : De près, de loin…

(Bruit de la même sirène plus lointaine.)

N.S. : … de la société.

Voix de Gaulle : « Mon dieu, mon dieu, la vie est là… »

N.S. : Notre société. De la consommation.

(Bruits de marché)

N.S. : Société « de consommation ! »

De l’industrie.

(Bruit de machine, voix : « le monde moderne est un monde industriel »)

N.S. : Société « industrielle ».

(Bruits électroniques)

N.S. : De la technique.

(Bruits électroniques)

N.S. : Société « technocratique ! »

Des loisirs.

Voix radiophonique féminine : « … quand vous changez de rythme de vie… »

N.S. : Société « des loisirs ! »

De l’audiovisuel.

Voix télévisée : « écoutez bien ! Le poids des mots. Regardez bien ! Le choc des photos ! »

N.S. : Société « de la communication ! »

Voix féminine télévisée : « C’est très très simple les cinq sens… »

N. S. : Pour chaque aspect de la vie,

Speakerine TV : « Nous allons feuilleter ensemble une partie du catalogue. »

Une autre : « Dans un style rapide, voici donc un magazine… »

N.S. : Pour chaque aspect de la vie,

Speakerine TV : « La guitare. Émission pilote de la série Du côté de la musique… »

N.S. : … une représentation.

Speakerine TV : « Le burlesque a ses lettres de noblesse. »

Une autre : « … et, une émission de variétés. »

N.S. : Une représentation…

Speakerine TV : « Il est 19h58. Ici commence le programme de notre soirée. »

Chanteuse : « J’ai oublié… »

N.S. : … qui nous enchaîne aux rapports d’exploitation et d’oppression.

Chanteuse : « … les belles… et le fric, la retraite, et les flics, la politique … »

N.S. : Pour la vie dans tous ses aspects…

Speakerine TV : « Nous nous efforçons d’apporter un remède… »

N.S. : pour la vie dans tous ses aspects…

Speakerine TV : « Jean-Marie Colldefy s’est efforcé de retrouver, dans la composition de ces images, la poésie simple de… »

N.S. : … des représentations.

Speakerine TV : « Extrait, typique, d’une émission d’un genre nouveau… »

N.S. : Des représentations…

Chanteuse : « J’ai oublié… »

N.S. : … qui nous enchaînent aux rapports d’exploitation et d’oppression.

Chanteuse : « … idéal… »

Speakerine TV : « Bonsoir !.. »

Chanteuse : « … oublié, la sécurité sociale, les allocations familiales… »

  • FIN

(Un intertitre rappelle le titre : D’un bout à l’autre de la chaîne).


Publiée dans La Revue Documentaires n°22-23 – Mai 68. Tactiques politiques et esthétiques du documentaire (page 93, 1er trimestre 2010)
Disponible sur Cairn.info (https://doi.org/10.3917/docu.022.0093, accès libre)