Michel Dupuy
Non, L’Armateur. Bon, c’est une revue qui ressemble un peu aux fanzines soixante-huitardes. Vaguement dépassée, vaguement provocatrice. Ça, c’est pour la forme, pas facile de casser l’écran, il y en a pas mal qui s’y sont cassés les dents.
Donc, quel intérêt pour nous de nous arrêter sur ces joyaux attardés? C’est que derrière la maladresse de mise en pages chahutées, saturées, iconoclastes se découvre une urgence de dire. Pour ce qui est des mots ou plutôt d’une certaine liberté de dire, on n’est pas volé. L’Armateur explore ! dans le no 3. On s’intéresse aux malheureux documentaires condamnés aux 25e Heures télévisées, aux expérimentations allumées du Barcelonnais Bill Viola au dernier film, invisible ?, d’Alain Raoust Attendre le navire, on y écrit une lettre libertaire au patron de la Gaumont. Bref, un regard qui se revendique cinéphile, mais hors des sentiers perdus, c’est dans ces sentiers que ceux qui « commettent » cette revue (qui oxygénise le regard propre et blasé des classiques revues cinématographiques) ont toutes les chances de rencontrer les documentaristes.
Pour tout renseignement, vous pouvez contacter l’Association Ploum Ploum Tralala, Paris.
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Attendre le navire
1994 | France | 1h08
Réalisation : Alain Raoust
Production : Anémic Production
Publiée dans La Revue Documentaires n°7 – La production (page 168, 1993)