Vaille que vivre
Anne Galland
Été 2011, dans la Drôme… Mon père ne trouve plus ses mots, après son opération d’un hématome cérébral suite à des chutes répétées. Convalescent, chez lui, il s’efforce désespérément de les retrouver par la lecture dont il a par contre gardé la capacité. Je le filme, il se laisse filmer, ma petite caméra nous permettant cette relation sans conversation. Alors que je m’amuse de la situation et que je la traite de surréaliste, mon père va chercher un livre dans sa bibliothèque, et m’en lit l’introduction à voix haute : « La poésie, au sens où l’entendaient les surréalistes, demeure avant tout une aventure spirituelle permettant à l’homme de dépasser la routine de son existence et la misère de sa condition… »
Paru dans La Revue Documentaires n°29 – Le film comme forme de vie ?