Une nouvelle chasse aux sorcières ?
Simone Vannier
La chose a commencé insidieusement, il y a une quinzaine d’années : brusquement les annonces des programmes des documentaires sur les chaînes de télévision négligèrent de mentionner le nom du réalisateur, n’accordant d’importance qu’au sujet du film. Cet « oubli » systématique du signataire dans la publicité précédant la diffusion était l’indice d’une nouvelle politique discrètement mise en place : la chasse à l’auteur.
Paru dans La Revue Documentaires n°14 – L’auteur en questions
Retrouvailles
Simone Vannier
Le cinéma est né documentaire et chaque fois que le besoin se fait ressentir, il revient à sa substance première comme à un bain de jouvence.
Paru dans La Revue Documentaires n°7 – La production
L’intelligence au travail
Simone Vannier
Filmer la recherche scientifique revient à filmer la pensée, c’est-à-dire l’invisible. Le plus souvent, les auteurs de films scientifiques résolvent le problème soit en convoquant la parole de scientifiques ayant acquis une notoriété sur le sujet traité, soit en tentant d’illustrer, non point la théorie à laquelle cette recherche est parvenue — trop ardue, pensent-ils pour le spectateur — mais les implications pratiques de cette théorie en donnant des exemples de son efficacité publique.
Paru dans La Revue Documentaires n°17 – Images des sciences
Les horreurs de la guerre
Simone Vannier
Enfin un film qui n’aime pas l’odeur de la poudre, qui ne sacrifie pas au pathos et qui ne flatte pas le fantasme guerrier du spectateur. La caméra d’Amos Gitai dans Kippour choisit d’être simplement témoin de l’horreur et de l’absurdité de la guerre. Elle se borne à suivre la geste quotidienne d’une patrouille de brancardiers, propulsés sur le front au cours de la guerre du Kippour en 1973, et dont la mission est de ramasser les blessés et de les évacuer à l’arrière en hélicoptère.
Paru dans La Revue Documentaires n°16 – Mémoire interdite
Humiliés et offensés
Simone Vannier
Le plus souvent Avi Mograbi choisit d’exprimer le mal-être du peuple d’Israël dans des fictions où il exprime son surmoi dans une autodérision significative. Des films sans complaisance, utilisant l’outrance, le sur-jeu pour stigmatiser l’intolérable posture, l’infernale identification du citoyen israélien à la situation politique de son pays.
Paru dans La Revue Documentaires n°19 – Palestine/Israël. Territoires cinématographiques
Genèse d’un lieu d’exclusion
Simone Vannier
Filmer la folie est pour un cinéaste une manière courageuse de prendre ses marques. L’enjeu de tout film : rendre compte d’un réel qui se dérobe, est porté ici à son paroxysme et le mot engagement prend tout son sens. Rien n’est plus révélateur sur la qualité du regard, le juste positionnement du filmeur vis-à-vis du filmé que cette situation extrême. Le documentariste est plus que jamais mis en danger, littéralement mis à nu dans sa relation à l’autre, quand les jeux de la séduction et du désir sont aléatoires, dépassés par l’urgence de la douleur. Comment parler de l’indéchiffrable ?
Paru dans La Revue Documentaires n°8 – Engagement et écriture