Catherine Bon, Roland Carrière
Ce qui nous semble important dans cette rubrique, c’est d’attirer l’attention sur la nécessité d’une diversification géographique et culturelle, dans le monde du documentaire qui rayonne toujours depuis Paris.
Nous nous proposons donc de prospecter systématiquement et de façon permanente les diverses possibilités de production en région, les démarches à effectuer et les embûches à éviter. En effet les aides à la production, en général publiques ou parapubliques sont soumises à certaines règles, accord de diffusion régional ou national, nécessité de partenariat régional, obligation d’une production 100% régionale, etc.
Certaines régions ont mis en place des systèmes efficaces rendant plus facile, la production de documentaires, d’autres en revanches tardent à voir la nécessité de telles structures. Nous nous efforcerons d’encourager les unes et de motiver les autres. Plus spécifiquement, nous veillerons à nous adresser aux utilisateurs potentiels de ces structures. en tenant à jour un état des lieux du documentaire en région.
- L’existence de structures de production, publiques ou privées, les partenaires potentiels.
- Les moyens techniques mis à sa disposition, cinéma ou vidéo professionnelle.
- Les équipes techniques et leur capacité à répondre à une demande et à des exigences précises voir leur formation.
- Les projets d’écriture et les aides possibles associés à celles du CNC, certains cumuls paraissent envisageables.
Enfin, en prévision de l’Europe, ne pas oublier que certaines régions ont les yeux tournés déjà depuis longtemps vers les pays qui leur sont limitrophes ouvrant ainsi des horizons qui permettent d’envisager l’avenir du documentaire avec quelque sérénité…
En somme, ce que nous attendons de vous, c’est un retour d’information sur l’état actuel de la production et la diffusion en région qui pourrait prendre la forme d’un compte rendu d’une expression personnelle d’une production et/ou une réalisation. Les difficultés rencontrées et le soutien que vous pourriez attendre de la Bande à Lumière.
« Monsieur Rousseau, quelles peuvent être les difficultés à dépasser pour l’année à venir ? »
« Notre plus grosse difficulté, qui date c’est la diffusion. En effet, que ce soit avec FR3 régional qui ne nous aide guère par manque de crédits de FR3 national, donc n’a pas de crédits pour co-produire, encore moins actuellement pour produire, voir aussi les chaines câblées, ou encore les chaînes nationales ce qui nous permettrait d’obtenir un pré-achat, et par la suite le compte de soutien. La difficulté vient peut-être des sujets que nous souhaitons aborder, tels des thèmes régionaux, une question d’écriture peut-être aussi. En revanche avec nos décideurs régionaux, les coproductions en restent toujours à hauteur de 20, 25%, sur des produits de 26 ou 52 minutes, il reste à faire en ce qui concerne les allocations de subventions. Reste le problème de la technique, nous souhaiterions là-aussi que des crédits soient débloqués, soit sous forme de subventions de la part de la région, ou qu’elle investisse d’elle-même pour se constituer un parc de matériel professionnel, et je parle aussi bien de matériel de cinéma que vidéo, et en vidéo-légère, ce qui permettrait peut-être de multiplier la recherche de nouveaux auteurs. Quoiqu’il en soit nous restons optimistes pour le documentaire, et nous multiplierons nos efforts en matière de recherche de financements. Pour sa diffusion, il faut absolument que les chaînes régionales FR3, ouvrent des grilles et coopèrent pour sa diffusion. », Thierry Rousseau, Directeur du Centre Franc-Comtois du cinéma
Publiée dans Documentaires n°1 (page 6, Janvier 1991)