Béatrice de Pastre

Pédagogie économique et politique par le film

Béatrice de Pastre

Le film Prix et profits apparaît comme l’une des premières réalisations du groupe d’agit-prop, Octobre. Au générique, outre Yves Allégret son réalisateur et scénariste, on retrouve Jacques et Pierre Prévert, Marcel Duhamel, autres membres actifs du groupe jusqu’à sa dissolution en 1936. L’objectif du document est clair : expliciter pédagogiquement les fonctionnements du capitalisme et principalement les mécanismes de la distribution des produits agricoles qui affament les classes populaires. Le mouvement Freinet, commanditaire du film, avait souvent recours au cinéma dont il avait saisi la puissance pédagogique, pour vulgariser ses principes.

Paru dans La Revue Documentaires n°25 – Crises en thème. Filmer l’économie


De l’économie en alexandrins

Claudie Jouandon, Béatrice de Pastre

Lorsque j’ai lu la pièce de Frédéric Lordon, D’un retournement à l’autre, j’ai été bien sûr très impressionné par l’exploit littéraire, la qualité du texte, son élégance, son humour, mais surtout par cette idée de l’alexandrin… J’ai trouvé que c’était la chose la plus forte en la circonstance ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, en utilisant ce qui est l’essence-même du théâtre classique, il trouvait là un moyen de faire ce que recommande Clausewitz : « Ne pas parler la langue de l’adversaire ! » Soudain, il forgeait là un outil performant, voire une arme très percutante contre ce discours néo-libéral qui nous est servi quotidiennement, qui se déverse sur nous, nous étouffe… qui fait que le mot « salaire » a disparu du vocabulaire médiatique, puisque désormais, on ne parle plus que de « coût du travail »…

Paru dans La Revue Documentaires n°25 – Crises en thème. Filmer l’économie


De la solitude des premiers opérateurs à la mise en œuvre des équipes de tournage

Dominique Moustacchi, Béatrice de Pastre

Le 13 février 1895, Auguste et Louis Lumière, déposent le brevet du « Cinématographe » : une machine légère, maniable, facilement transportable puisqu’il tient dans une caisse en bois de la taille d’une valise et surtout permettant à la fois la prise de vues, le tirage et la projection. Elle utilise une pellicule 35 mm de largeur à perforations rondes à raison d’une seule de part et d’autre de chaque photogramme. Son utilisateur est donc autonome et mobile de par la simplicité et le faible encombrement de l’appareil.

Paru dans La Revue Documentaires n°26-27 – Filmer seul-e