Commissaire d’expositions. Chargée de cours en études cinématographiques au King’s College London. Elle est l’auteur de quatre livres, dont After Uniqueness : A History of Film and Video Art in Circulation (Columbia University Press, 2017) et Ten Skies (Fireflies Press, 2021). Ses critiques apparaissent régulièrement dans des lieux tels que Artforum, Cinema Scope et 4Columns. Avec Hila Peleg, elle est co-commissaire de No Master Territories: Feminist Worldmaking and the Moving Image (Haus der Kulturen der Welt, Berlin et Musée d’art moderne de Varsovie, 2022–2023).
Remarques sur une exposition
Erika Balsom
Quiconque descend les marches conduisant au hall d’exposition immense de la Maison des cultures du monde (Haus der Kulturen der Welt) à Berlin, l’été 2022, peut entendre une voix féminine disant : « J’aurais tant à dire, tant à dire, tant à dire », qu’elle répète inlassablement, ses paroles résonnant calmement dans cet espace par ailleurs silencieux. Incantation répétitive dont la source se trouve juste en face : un moniteur cathodique sur socle projette une vidéo de 1983 de l’artiste palestinienne Mona Hatoum, intitulée, comme on peut s’y attendre, « J’aurais tant à dire ». Prenant sa source dans un spectacle diffusé en direct de Vancouver à Vienne par la méthode de transmission à balayage lent, l’œuvre, qui dure cinq minutes, comporte des images monochromes qui se renouvellent toutes les huit secondes.
Paru dans La Revue Documentaires n°33 – Programmer
