Présentation
Gérard Leblanc
Dans la chambre d’hôtel où j’écris ce texte, un miroir est accroché juste au-dessus de la table. Levant les yeux, l’auteur ne peut pas se rater. Il se voit en personne. A quoi peut bien ressembler un auteur ? A son image immédiatement réfléchie, au naturel. Placer cette image en miroir, par le relais d’une photo, à côté des films et / ou des livres d’un auteur ne désigne-t-il pas quelque chose de son travail ? L’auteur ne porte-t-il pas les traces de son travail sur son visage ? Pas seulement de son travail. De sa vie toute entière. Il ne peut d’ailleurs en aller autrement. Mais en quoi cette image contribue-t-elle à éclairer ce travail et cette vie ?
Paru dans La Revue Documentaires n°14 – L’auteur en questions
L’auteur face à la commande
Gérard Leblanc
La prise en considération du cinéma d’entreprise a réactivé pour moi une question qui demeure ouverte dans mes recherches actuelles, celle de la commande dans sa relation au statut de l’auteur. Au lieu d’opposer systématiquement commande et création, il semble plus pertinent d’analyser la diversité des formes que revêt la commande — d’en établir la typologie — et la diversité des positionnements possibles à son égard. C’est ce que j’ai tenté de faire à travers l’analyse des productions audiovisuelles du groupe Rhône-Poulenc, des films de Georges Franju et, dans une certaine mesure, d’un film hollywoodien de Fritz Lang, The Big Heat.
Paru dans La Revue Documentaires n°14 – L’auteur en questions
Interagir
Gérard Leblanc
Le cinéma n’est qu’en apparence un art plus réaliste que les autres, et sa réputation d’art « réaliste » repose très largement sur l’identification-réduction du réel au sensible (au visible et à l’audible en premier lieu). Si le cinéma existe comme « art du réel », il a partie liée avec la critique du concept de « réalisme » appliqué au cinéma. Comme les autres arts, et différemment d’eux, le cinéma se fonde sur un réseau de relations entre ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Il ne peut avoir d’autre projet que de trouver des régimes de visibilité susceptibles de faire émerger du non-visible dans le visible.
Paru dans La Revue Documentaires n°8 – Engagement et écriture