Olivier Derousseau

Stèle

Olivier Derousseau

Il est probable que la rédaction d’un texte à propos d’une épreuve aussi délicate que la composition d’un film, en l’occurrence Une tempête, passe par la persistance d’un appétit qui ne pourra être rassasié. Il arrive qu’une constellation de souvenirs dépouillés fasse Image. Ce récit sera oublieux de circonstances, de faits et gestes, de noms et prénoms, il n’y sera pas question de désir(s), telle sera sa fonction ou sa fiction.

Paru dans La Revue Documentaires n°29 – Le film comme forme de vie ?


Roubaix, une lumière

Olivier Derousseau

Roubaix, une lumière, est une fiction portée par une ville autrefois prospère ; une enquête menée sur le territoire de l’Enfer. Qu’est-ce que l’enfer ici ; une nuit perpétuelle éclairée au sodium ou au mercure, une voiture en état d’incendie, l’humidité, la brume, des maisons de courées construites en briques rouge-brun, des fenêtres bouchées au parpaing, des intérieurs poisseux, les matins blêmes, la proximité du périphérique, un appartement HLM rempli de gosses où trône au milieu une table à repasser ; un dealer au franc-parler chômeur d’origine nord-africaine, une jeune fille cherche à changer de racines, une autre violée, un boulanger braqué, un commissariat, un hôtel de luxe où boire un verre après le tribut lâché au travail, deux héroïnes interprétées par des professionnelles, l’une engluée dans l’hébétude d’un malheur oublié, l’autre enkystée dans sa classe sociale malgré les cernes de circonstance.

Paru dans La Revue Documentaires n°31 – Films, textes, textures