Entre Icare et la chute, un oignon…
Micheline Créteur
Dans le premier roman des Temps modernes, Cervantes inscrit son héros dans un rapport ambigu au réel. Don Quichotte, le chevalier à la triste figure, évolue dans un monde en trompe-l’œil, fruit de son imagination ou de ses rêves, tout en manifestant, à l’occasion, une grande lucidité, nourrie du dialogue avec Sancho Pança. Être imaginaire par excellence, il s’acharne cependant à courir le monde et à signifier la vie, nous renvoyant à la question de qui nous sommes. Ne serions-nous pas nous aussi, lecteurs, spectateurs, des êtres de fiction ? Le romanesque est à son comble.
Paru dans La Revue Documentaires n°14 – L’auteur en questions