Michelle Gales
En janvier 1991 une équipe pleine d’enthousiasme s’est engagée à reprendre l’édition de la revue Documentaires avec comme objectifs principaux :
- participer à la connaissance et la réflexion sur les films et les cinéastes, stimuler le débat et l’échange sur les enjeux éthiques, esthétiques et politiques du documentaire;
- échanger des informations sur « l’infrastructure » du genre, sur les pratiques des programmateurs des télévisions comme des salles, sur les politiques de soutien, sur les nouveautés ou les modifications dans les conditions en vigueur aux divers niveaux de la production et dans les différentes régions, sur l’évolution dans la diffusion, sur les marchés, colloques, formations, projections, œuvres annoncées…
- créer un lieu d’échange et de débat sur les analyses et les stratégies pour le développement du documentaire, avec la possibilité d’entendre des points de vues les plus diversifiés.
Et nous avons dit à l’époque :
« Nous reprenons le flambeau aujourd’hui avec le sentiment que la lutte que nous mènerons dans ce bulletin pour la défense du documentaire dépasse largement le cercle étroit des préoccupations de la Bande à Lumière dans ses autres actions. Au-delà des soucis de production ou de diffusion, au-delà des problèmes financiers, les pratiques audiovisuelles actuelles participent grandement à la crise de société que nous vivons. Nous devons prendre position en tant que documentaristes par rapport à la gestion de l’image du réel dans notre société ».
Notre projet était ambitieux. Assurer tous les sujets que nous espérions traiter a souvent dépassé nos possibilités matérielles et financières pour tel ou tel numéro. Cependant ce lieu d’échange de points de vue, dans toute leur diversité, entre documentaristes et amis du documentaire a été créé. Tous ceux qui ont écrit des articles et accordé des entretiens pour notre revue, ainsi que ceux qui sont abonnés ou qui ont participé par des appuis financiers ponctuels nous ont encouragé et renforcé dans notre conviction que cette revue correspond à un besoin réel pour le développement de notre art. Et nous restons convaincus que la plus grande diversité de points de vue possible enrichira ce débat.
Nous remercions particulièrement Thierry Garrel et Ebbe Preisler pour leurs contributions dans ce numéro. Leurs positions sont intéressantes à comparer, à propos de la préférence pour « documentaire de création » ou « documentaire » tout court, ainsi que leurs conclusions sur la responsabilité, (ou la possibilité) des documentaristes de traiter « les conflits dans le monde et les dilemmes dans notre vie ».
Aujourd’hui, si nous avons dépassé le numéro 4 fatidique, nous arrivons au cinquième avec un peu de retard. Nous souhaitons la bienvenue à ceux qui ont manifesté leur désir de participer à la rédaction et au suivi de la production de la revue et nous renouvelons à d’autres l’invitation de nous rejoindre dans une réflexion et dans le soutien de Documentaires.
Publiée dans Documentaires n°5 (page 4, Novembre 1991)